Protéger les travailleur·euses en psychiatrie sans produire de discriminations validistes
Objet : Votre communiqué de presse du 26 août 2025
Madame, Monsieur,
Pro Mente Sana est une association romande de défense des droits et intérêts des personnes en situation de handicap psychique qui remplit une tâche d’intérêt public sur la base de l’article 74 de la loi sur l’assurance invalidité. C’est en cette qualité que nous nous permettons de réagir à votre communiqué du 26 août 2025 concernant le licenciement de Livia, déléguée syndicale et présidente de l’association HUG a rainbow.
Nous déplorons toute forme de violence et reconnaissons les conditions de travail difficiles auxquelles est confronté le personnel soignant. Cependant, en dénonçant comme vous le faites une “montée de violence” en milieu psychiatrique et en proposant de “mettre en place un dispositif complet de protection du personnel par rapport aux agressions des patient-e-x-s, vous participez de la consolidation d’un système contraire aux valeurs égalitaristes dont vous vous réclamez. En effet, nous regrettons que votre syndicat, plutôt que d’analyser les problèmes systémiques du travail dans les institutions psychiatriques et le rôle social confié à ces institutions de gestion de la marginalité, des inégalités et des souffrances (notamment dues au monde du travail), discrimine les personnes en situation de handicap psychique de la même manière que l’ont fait les HUG le printemps passé dans le cadre de la diffusion de leur politique de tolérance zéro face à la violence à l’hôpital.
Nous avions réagi par un courrier dans lequel nous faisions remarquer que la “relation de soins” en psychiatrie hospitalière est particulièrement asymétrique et que les patient·es peuvent dans ce cadre être soumis à des violences autorisées par les mesures de contraintes. Nous vous transmettons ce courrier en annexe dont vous pouvez prendre le contenu également à votre compte. Nous nous tenons par ailleurs à disposition de votre organisation pour réfléchir ensemble aux manières de traiter la question de la protection des travailleur·euses en psychiatrie sans produire de discriminations validistes.
En vous remerciant d’avance pour l’attention que vous porterez à notre propos et en espérant que vous le prendrez en considération dans vos prises de paroles lors du rassemblement du 17 septembre 2025, nous vous prions de recevoir, Madame, Monsieur, nos respectueuses salutations.